REPRESENTATION DU PARANORMAL ET DE LA TELEPATHIE DANS LE CHAMP PSYCHANALYTIQUE (suite)

Marie-Christine Combourieu – 1985

CHAPITRE IV

IV - REFLEXIONS SUR LES REPRESENTATIONS DU PARANORMAL ET DE LA TELEPATHIE

“On parle d’un champ freudien.
Mais il existe bien un champ privilégié
pour l’apparition des phénomènes parapsychologiques, oui.”
(F1,19)


 

 

I – ÉVALUATIONS

 

A -ÉVALUATION DU DEGRÉ DE CONNAISSANCE DES ARTICLES DE FREUD SUR L'OCCULTISME ET LA TELEPATHIE

 

Nous ne pouvons dresser un tableau systémique en raison de l'absence de questionnement de notre part, parfois. Certains entre­tiens, dès le départ, ont pris une forme non-directive ou semi­-directive     :           A1 /C / E1 / G / H1.

Toutefois, nous pouvons dire sans risque d'erreur, que peu des analystes interviewés connaissaient 1 ou plusieurs articles de Freud sur la question du paranormal et de la télépathie.


Ainsi, dans notre échantillonnage, A3 / B1 / B3 / F1 , mentionnent une information ; soient 4 analystes sur 19 interviewés.

1 °/ Nous avons donné la raison majeure, sans doute, dès l'Avant-­Propos : seul l'article de 1932 est traduit en français depuis 1936, dans Les Nouvelles Conférences sur la psychanalyse (Gallimard) .

Il n'est pas très long et constitue un aparté, presque, dans l'oeuvre de Freud - ou du moins est-il considéré comme tel.

2 °/ La seconde raison appert, certainement, dans les propos de (A3, 1) : "La première chose que je voulais dire, c'est que ce n'est pas pour rien si c'est un sujet, finalement, très rarement traité. Je crois qu'il est quand même traité. On dit que c'est nouveau, c'est parce que...( ... ).Je ne crois pas qu'il existe, en dehors d'un certain nombre de nos collègues attaché à ce genre de phénomènes ... Je ne crois pas effectivement, qu'il y ait d'études faites là-dessus."

C'est un sujet que les psychanalystes laissent "en suspens", dit (A3, 1), bien que des occurrences survenues à des collègues soient échangées verbalement : (A3, 1, 28 / A4, 9 / B2, 10-11 / D, 5-6) ,

ou notées de temps en temps : (A2,6) ; mais aucune étude systémique n'existe.

 

En ce qui concerne la littérature autour des écrits de Freud :

-          1 analyste connaissait de façon imprécise l'ouvrage de W. Granoff et de J.M. Rey, L'occulte, objet de la pensée freudienne, 1984, (A3, 29).

-           2 analystes avaient pratiqué l'ouvrage de Christian Moreau, Freud et l'occultisme, 1974 : L'un le critique assez violemment, (B3, 10) ; l'autre, au contraire, cite cet ouvrage et l'auteur comme une référence, (F1, 22, 32).

-          3 analystes avaient connaissance vaguement d'un ouvrage postérieur à l'article de Freud, Rêve et occultisme, 1932, et à celui de Christian Moreau : (B2,1/ I ,10/ F1, 22) : S'agissait-il  de celui de MM.W. . Granoff et J.M. Rey, des Cahiers Confrontation n°10, ou d'un autre [6] ?

 

 _(F1, 9-10, 12) connaît, par ailleurs, très bien et personnellement E. Servadio et son oeuvre ; or, il est d'obédience jungienne.

 _(A3,1), qui le citait aussi, est, elle, membre de l'Institut, par conséquent freudienne orthodoxe, comme E. Servadio : Ce qui tendrait à confirmer, encore une fois, que les clivages réels situent plutôt au niveau institutionnel et non personnel (p.32) .

 

En résumé, le taux de connaissance des articles de Freud et des oeuvres critiques ou des commentaires  ayant été écrits autour, est très faible.

 

 

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