Marie-Christine Combourieu – 1985
Il s'agit d'un "étudiant ,fort intelligent
", qui entreprend une analyse parce qu'il ne peut plus étudier alors qu'
il se destine au doctorat de philosophie. Pendant qu'il était encore en analyse
avec Freud, vers la fin, il alla consulter une voyante, Frau Arnold, "devineresse
très en vogue. Les princes de la maison régnante eux-même n'entreprenaient jamais
rien d'important sans l'avoir consultée" (ibid, p.60). Il en passa par
l'art de la devineresse en lui soumettant la date de naissance de son beau-frère,
anonymement. Celle-ci, après maints calculs dans des tables astrologiques compliquées,
lui, révéla que la personne dont elle étudiait la date de naissance
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La prédiction avait eu lieu au mois de
mars. Or, le patient de Freud lui raconta cette histoire à l'automne :
-..."Que voyez-vous
de si admirable dans cette prédiction ? L'automne touche à sa fin, votre beau-frère
n'est pas mort, sans cela vous me l'auriez raconté depuis longtemps. Donc, la
prophétie ne s'est pas réalisée, lui dit Freud.
- C'est vrai me répondit-il, mais ce qui
est étrange, c'est que mon beau- frère adore les écrevisses et les huîtres,
et que, l'été dernier, il a été victime d'une intoxication par les huîtres .
Il faillit même en mourir"...
(ibid, p.60-61).
Freud commente :
..."Une seule chose m'irrita : ce
fut de voir que ce jeune-homme érudit et qui avait, en outre, subi une analyse
couronnée de succès, n'était pas parvenu à mieux saisir ce rapport. Pour ma
part, au lieu de croire que l’on peut à l'aide de tableaux astrologiques, prévoir
la survenue d'une intoxication par les écrevisses ou par les huîtres, je préfère
admettre que mon malade n’a pas encore surmonté la haine, dont le refoulement
l'avait naguère rendu malade, contre son rival (son beau- frère). J'aime mieux
penser que l'astrologue avait formulé une prédiction conforme au désir du client
: "Mon beau-frère ne renoncera pas à son goût pour les huîtres et un beau
jour il en crèvera!"...
( ibid,p A 1) .
Freud explique analytiquement les faits
de transmission de pensée .
_(B4,7) évoque le "leurre" (boule de verre ou cartes) dont
use, selon elle, les voyant(e)s /cartomancien(ne) s.
_(E2,4,5,8,12-14,15) évoque le phénomène
de "mode" faisant que de plus en plus de patients qu'elle reçoit s'intéressent
à l'astrologie. Elle-même dit avoir autrefois tiré les cartes (E2,29) et avoir
à deux reprises consulté une voyante (à 18 ans, puis récemment) (E2, 12-13).
Elle signale également que des psychanalystes très connus connaissent bien les
astrologues notoires et elle ajoute : "J'ai pu me rendre compte que ces
analystes, finalement, étaient très concernés par l'astrologie" (E2,23).