REPRESENTATION DU PARANORMAL ET DE LA TELEPATHIE DANS LE CHAMP PSYCHANALYTIQUE (suite)

Marie-Christine Combourieu – 1985

A - LES POSITIONS THEORIQUES JUNGIENNES

 

 

"C'est avant tout le fait de l'arrangement acausal, ou, mieux, de     l’ordre signifiant, qui pourrait jeter une lumière sur le parallélisme psycho-physique. Le fait du “savoir absolu" qui caractérise le phénomène synchronistique, c'est-à-dire le fait de la connaissance transmise hors de tout organe des sens appuie l'hypothèse et même exprime l'existence d'un sens en soi.” (C. G. Jung, La Synchronicité, principe de connexions acausales, D, Récapitulation) .


Nous abordons la série F de nos entretiens.

 

Nous avons eu l'occasion de dire dans le cadre de la catégorisation, (p.20), que F1 et F2, malgré leur scission apparente au niveau de l'apparte­nance, faisaient cependant référence au cours de l'entretien à des expéri­ences personnelles et/ou impersonnelles du même genre - dites synchronistiques ou télépathiques - qu'ils étaient sur une théorisation identique ortho­doxe jungienne, par un biais notamment des concepts de "synchronicité" et d’”archétypes”.

 

_(F2,8-10,14) nous a lu des extraits de la Correspondance de Jung, où sont exposées des considérations théoriques sur ces deux concepts fondamentaux de sa pensée.

 

*Ces passages constituent eux aussi - comme l'entretien D- une théorisa­tion possible de la problématique qui nous intéresse.

 

Rappelons que (D,33,35) faisait mention dans son entretien d'éléments théori­ques jungiens, disant avoir "eu sa période jungienne ; plutôt après son ana­lyse" ,(D,33).

 

_(H2,2,6,9, 12-13) fait référence également à la théorie de la synchronicité jungienne : Si je parle des concepts qui sont autour de ma pratique, c'est-à-dire ce que je vis lorsque je constitue un groupe (de Bio-Energie), à coté de ma théorisation, j’emprunte à quelqu'un comme Jung " (H, 2) .

 

_ Parmi les analystes d'appartenance plus classique, (B2,3) faisait allusion à une amie qui avait commencé par une analyse didactique jungienne qui ne lui convenait pas. "Généralement les gens s'étonnent : "Ah! Tiens ?" Mais il y en a aussi pour qui il n’y a qu'une psychanalyse, c’est l'analyse jungienne", dit-elle.

 

_(E1,22-23) disait de Jung . : "J'en pense du bien. Comme je peux penser le plus grand bien des gens qui s'intéressent aux images, à la mythologie." " Cependant, il ne le considérait pas vraiment comme un psychanalyste : "Jung est psychanalyste "en prédicat".(... ). S'il était psychanalyste en substance,         il laisserait  tout ça tomber !( . . . ) . (Il) s'est midevant une partie de l'imaginaire élaboré d'une personne, qu'elle relie à tout ce que l'imaginaire historique a pu constituer, à tout ce qu'une dynamique symbolique a pu exiger. . . Et à ce moment là, il fait un très beau travail, c'est évident - mais ce n'est pas tout l'Homme. C'est une part de lui, que certains ont appelé "partie spirituelle" . Dieu sait si maintenant ça manque ! Les gens en ont besoin. Dieu, ça existe, si on en parle ! (Surement) . Mais ce n'est pas la psychanalyse" , (E 1 , 23) .

 

_(E2,24 -25), elle aussi, mentionnait une mouvance dans le milieu psychana­lytique, actuellement : "Les gens qui sont très branchés sur la parapsychologie, ce sont les jungiens, en fait. Si je me réfère à ce que j'ai entendu dire, les jungiens fleurissent en ce moment. Je pense que c'est parce qu'ils acceptent la fantaisie(. . .) . J'ai connu des analystes qui avaient très peur de la fantaisie. Ils n'ont pas du tout exploité ce qui est mystérieux. Moi, je ne connais pas les Jungiens. Mais à ce que j’en entends par des amis . . . Ce ne sont pas des amis délirants. Ce sont des amis qui ont pratiqué plu­sieurs thérapies : Lacanienne, Freudienne. . . et qui maintenant se tournent vers les Jungiens. Les Jungiens et les astrologues. J'ai l'impression qu'il y a un va et vient entre les deux cheminements, hein ? Ils sont plus tolérants par rapport à la souffrance, je crois. C'est toujours ça qui revient", (E2, 25).

 

Il semblerait - mais notre matériel est insuffisant pour le prouver de façon définitive - que l' on s' intéresse davantage aujourd'hui à la pensée de Jung dans les milieux psychanalytiques, même si l'on n'adopte pas ses concepts : "Autrefois les Freudiens !.(.. ) ne voulaient pas en entendre parler. Alors que maintenant de jeunes Freudiens (ça arrive que certains vien­nent faire une tranche avec moi pas du tout pour faire de la parapsychologie.) ça leur arrive ! A priori ils cherchent à comprendre mais... Ils accep­tent de travailler dessus. Alors qu'avant ça ne leur venait même pas à la conscience. C'était éliminé avant d'être perçu", constate (F1, 12-13).

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