REPRESENTATION DU PARANORMAL ET DE LA TELEPATHIE DANS LE CHAMP PSYCHANALYTIQUE (suite)

Marie-Christine Combourieu – 1985

 

3°/ Un arrière-monde occult (e) -iste

Cette rubrique concerne essentiellement l'entretien (H2), pour qui l'arrière-monde participe du Divin et de l'invisible. Le "paranormal", pour ce psychothérapeute, est permanent : "Les vrais phénomènes pananormaux sont des phénomènes tout ce qu'il y a de normaux ! Seulement, ils ne sont pas explicables en termes de cause à effet : Moi, je parlerais plutôt de phénomènes a-causaux. La vraie magie n'est pas de manoeuvrer un pendule, elle se manifeste sans ustensile extérieur. C'est tout ce qui, pour moi, fait la différence entre sorcellerie et magie. En cela, je peux dire que je suis  confronté à un phénomène vital pour lequel je ne trouve aucune explication et sur lequel on a collé une étiquette. Je fais un "truc" qui s'appelle Bio-Energie, justement. Eh ! bien, il y a le mot "énergie". (...).(Or,) pour moi, le mouvement ... je n'ai pas non plus ma langue dans ma poche : Ca relève du Divin. Je le pose. Car je crois que l'un des phénomènes les plus ... Je ne dirais pas paranormaux mais les plus a-causaux, c'est le fait de Dieu -et non l'existence de Dieu explique-t-il, (H2,7- 8).


Plus loin, il approfondit cette intuition : “Moi, mon expérience serait, au-delà de l'ordre visible et, comme dans l'individu il y a un ordre inconscient, il y aurait des liens qui ne le seraient pas. Je vais essayer d'être plus explicite. J'ai la sensation d' être - c'est complètement fou, ce que je suis en train de dire, en termes rationnels !- Peu importe : un axe reliant différents plans d'existence. J' (en) perçois (un) , dans lequel je me trouve, mais je suis lié à d'autres plans. Et les rencontres que je fais peuvent se situer sur d'autres plans. Les efforts que je fais (on peut mettre n'importe quoi derrière ce mot), aussi. Maintenant, ça ne prétend pas être autre chose qu'une image. Cela veut dire que ça m'ennuierait que ce soit considéré comme un système de pensée ou comme une théorie, ou une philosophie personnelle. C'est ma sensibilité.

Moi, je ressens ça comme ça, mais je ne peux pas expliquer. Je n'ai aucun élément pour cela. Je peux dire que, pour moi, il y a ce sentiment qu'il y a des "Ailleurs" ... Qui ne sont pas des "Ailleurs" au-delà de la mort ou quoi que ce soit ! Qui sont des Ailleurs immédiats, dans lesquels nous baignons. Et intuitivement, ce n'est pas pour rien, je crois, que pendant des années et des siècles il y ait ce cinquième élément, un peu bizarroïde, appelé "éther" qui recouvrait on ne sait trop quoi...( ... ) . Je pense qu'il y a des “Ailleurs” où se font les rencontres, se font ces choses , en dehors de toute mécanique, télépathique, ondes ou vibrations . ( . . . ). Voilà une interprétation, intuitive, à moi. Mon expérience( ...), c'est... Comme si j'étais une maison à divers étages, que des choses se jouaient entre les étages et que celles qui se passent au dixième se répercutaient au premier. Évidemment, on ne voit pas au premier étage ce qui s’était passé au dixième, hein ! “, poursuit-il (H2,14-15; voir aussi  22).

Ce psychothérapeute parle à plusieurs reprises de l'alchimie, (H2, 9, 20), dit pratiquer l'Esotérisme : "Alors, tout cela pour dire que je pratique de l'Esotérisme ; je pratique l'Hermétisme : mais, pour moi., cela ne peut pas être élevé au rang de croyance (s) ou de religion. Ca relève d'une pratique, simplement", (H2,9). Il oppose continuellement "la voie du coeur" (totalement irrationnelle et intuitive) et "la voie de la raison" par laquelle il entreprend des recherches scientifiques (I.N.S.A. et E.N.S.) : "Il y a une voie qui est la voie de la raison et par celle-là je fais de la Bio-Energie, de la politique, de la recherche.( ... ). Et une autre voie qui est la voie cardiaque, la voie du coeur. Entre les deux peut se faire l'union, en moi, -comme être humain-, entre ciel et terre Mais ne mélangeons pas tout ! Ma pratique du coeur n'est pas ma pratique de la tête et vice versa. Même si elles sont liées", dit-il, (H2, 11) .

En conclusion, nous constatons qu'il fait référence, du moins partiellement, à la théorie jungienne ; mais ce n'est pas la seule. Le point le plus frappant est son approche “affective","sensitive" du monde et des êtres. Le rôle de l'"intuition", aussi, est prédominant.

Comme il le traduit : "Je ne pourrais, à aucun moment, en faire une théorie systémique, avec des lois et des théories et des explications. Je ne peux pas expliquer. Je peux donner ma sensibilité : Ma sensibilité, mon expé­rience qui, comme dit Laing par définition ne se transmet pas (La politique de l'expérience, Stock). ( ... ).Ce que je dis n'est valable que pour moi", (H2, 14 ; 46).

 

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