Marie-Christine Combourieu – 1985
_ (F1, 10-12, 29) et ( F2, 8-10,14) abordent
d'un point de vue théorique la question des archétypes, notamment F2 qui cite
Jung :
…"Dans la pratique nous observons
les traces des archétypes principalement dans les rêves, où ils deviennent perceptibles
comme formes psychiques. Mais ce n'est pas leur seul moyen d'accès à la perception.
Ils peuvent aussi bien apparaître d'une manière objective et concrète comme
des faits physiques. En ce cas, on n'observe pas une perception endopsychique
: Fantasme, intuition, vision, hallucination... mais un objet réel de l'environnement
qui se comporte comme s'il était motivé ou évoqué par ou bien comme s'il exprimait
une pensée correspondant à l'archétype".
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Un peu plus loin dans la citation, nous
trouvons :
…”Comme je suppose que nos instincts,
c'est-à-dire les archétypes, sont des faits biologiques, et non des opinions
arbitraires, je ne pense pas que les phénomènes synchronistiques ou “psi” soient
dus à des facultés supranormales, supra-psychiques. Mais plutôt qu'ils se produisent
forcément dans certaines conditions, si on tient l'espace, le temps et la causalité
pour des vérités statistiques et non axiomatiques. Ils surgissent spontanément
et non pas parce que nous possédons une quelconque faculté pour les recevoir".
(F2, 8-9) lettre à M. Cornel, t.2, 9 février
1960, p.540).
_( F7, 10-11) e t (F2, 8) citent I'exemple du "scarabée d'or"
mentionné par Jung - véridique - pour illustrer le concept d"archétype".
Il s'agit d'une patiente,
très intellectuelle, en analyse depuis longtemps avec Jung, (dont l'analyse
stagnait) qui rêve la veille de sa séance d'un scarabée d'une espèce rare -
que l'on ne trouve qu'en Egypte et dans les pays avoisinants.
Or, le lendemain...
. . ."A ce moment là, juste au moment
où ma patiente me racontait son rêve, un vrai scarabée est apparu à la fenêtre,
comme si celui-ci avait compris qu'il devait jouer son rôle mythique de symbole
de renaissance". (F2 , 8).
_(F1,11) continue l'histoire : "(Pendant
qu'ils parlaient de scarabée, tout à coup, à la fenêtre est venu frapper un
insecte) que Jung a recueilli dans ses mains et a porté à l’analysante. En fait,
c'était exactement le scarabée de son rêve ! ( ... ). Ce qu'on appelle une "coïncidence
signifiante".
Car il y a coïncidence de deux éléments : d'un élément informatif intérieur à celui qui
vit (le rêve avec le scarabée) et la rencontre ou "coïncidence" avec
un événement extérieur, exactement le même, "copié", c'est-à-dire
l'apparition matérielle de ce scarabée ( ... ). D' ailleurs l’analysante, une
intellectuelle donc, a littéralement "craqué" alors qu'elle était
prête à repousser tout ça. En fait, son analyse a pu débuter à partir de ce
moment là parce qu'elle a lâché ses résistances".
Dans les Cahiers de Psychologie jungienne , (ibid., p.2),nous trouvons résumés
les deux paramètres nécessaires au phénomène synchronistique :
..."Le phénomène de synchronicité
se compose donc de deux facteurs . 1. Une image inconsciente vient directement
(littéralement) ou indirectement -(symbolisée ou indiquée) au conscient sous
forme de rêve, d'image spontanée ou de pressentiment. 2. Un fait objectif coïncide
avec ce contenu."…
La connexion ente le premier
facteur et le second n'est pas concevable selon un processus rationnellement
causal. Seule la "relativité des catégories du temps et de l'espace"
fait que la causalité disparaisse comme inhérente aux "catégories de l'
esprit kantiennes", avant les nouvelles conceptions épistémologiques de
ce début de 20 ème siècle . N'oublions pas qu'à la suite de la physique quantique
(avec Einstein), c'est avec Pauli, physicien qui reçut le Prix Nobel pour ses
travaux sur la structure infra-atomique de la matière en 1945, que Jung mit
au point son concept de
"synchronicité" ,(F1, 10, 13).
_(F1, 8-9... ) pense que la voie actuelle
pour les recherches en parapsychologie s'inscrit à la suite de ces travaux.
Nous tirons de ce matériel plusieurs points
:
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