REPRESENTATION DU PARANORMAL ET DE LA TELEPATHIE DANS LE CHAMP PSYCHANALYTIQUE

Marie-Christine Combourieu

Psychologie Sociale (E.H.E.S.S ) – Mémoire de DEA – Année 1985

 

« Que des faits bien établis viennent démontrer que la pensée peut se transférer à distance,
la difficulté que nous pouvons avoir à nous représenter un phénomène aussi déconcertant
ne sera pas une raison suffisante pour qu’on puisse en contester la réalité,
et il nous faudra bien admettre des ondes de pensée dont la notion
dépasse ou même contredit toutes nos connaissances actuelles. »
Emile Durkheim

(Sociologie et Philosophie, 1967, Paris, PUF, p26-27)

AVANT-PROPOS

Les résultats dégagés dans le présent mémoire doivent être lus comme un tout, pour leur signification qualitative et non statistique. En effet, nous avons procédé en l'espace de six mois, à un travail exploratoire dans les milieux psychanalytiques parisiens et toulousains, concernant une problématique peu connue : "La problématique freudienne de la télépathie".


La recrudescence actuelle de l'intérêt pour le paranormal et l'occulte, d'un point de vue sociologique, nous y a encouragée.

Paris offre, bien sûr plus de facilités pour une telle recherche : toutes les Ecoles y sont représentées et pour un fort contingent de leur membres.

Les sièges sociaux des Instituts et des différentes formations se trouvent également à Paris, excepté celui de la branche internationale de l'Ecole jungienne de Zurich, dont nous avons interviewé un représentant.

Le lecteur prendra donc connaissance des points de vue et opinions d'un plus fort pourcentage d'analystes parisiens .

Toutefois, il s 'agit là d'une étude exploratrice, nous l'avons dit. Elle doit être considérée, plutôt, comme un indicateur de tendances et de sensibilité actuelles .

 

 


[1] D'autres auteurs tels que R. Bastide et G. Lapassade, par exemple, ou F. Laplantine sont des ethnologues/anthropologues spécialistes des rituels de "possession".

A. Zempléni et G. Devereux, également, ont écrit sur ces cérémonies, ainsi que T. Nathan et d'autres, dont nous ne mentionnons pas les travaux car ce n'est pars ici notre propos.

[2]   Levi-Brühl un peu plus tard devait écrire La Pensée primitive (1922).

[3] déf. J. Laplanche et J. B. Pontalis, Vocabulaire de la psychanalyse, ibid, p.192.

[4] R. Amadou caractérise nettement la "pensée magique" dans ce qu' elle a de commun avec la pensée occultiste :

. "Dans la magie, le lien qui unit le mot à la chose ou à la notion n' est plus conventionnel, il n'est plus relatif ni extrinsèque. Il est intrinsèque, ontologique. Le temps ne le défait pas"…

(L'Occultisme, Paris, Julliard, 1950).

Il semble que ce soit du côté du lien unissant le signifiant et -le signifié que nous devons chercher la logique occultiste. le mot et la chose qu'il désigne sont dans un rapport de "correspondance(s) " - métaphorique/ métonymique, comme nous l'avons vu - allant à rebours de l’arbitraire du signe saussurien, sur lequel le 20e siècle a tant insisté.

[5] Fliess pense que tous les rythmes de l'univers correspondent à deux chiffres, l'un masculin (23), l' autre féminin (28) .