Sigmund Freud
(extrait de l’Index Thématique, d’Alain Delrieu, Anthropos, 1997
les dates en caractère gras se rapportent aux traductions françaises disponibles)
De 1922 (1923 a) moment où Freud introduit ce concept, jusqu'à 1932 (1933 a p.93), "idéal du moi" et "surmoi" ne sont pas distingués ; après quoi l'idéal du moi est défini comme une fonction du surmoi.
1950 a
(2-5 1897) p. 176 Freud dans un paragraphe dont le titre est "Pluralité des personnes psychiques", écrit, ce qui est un indice de sa future conception du surmoi : "Le fait de l'identification autorise peut être un emploi littéral de cette expression"
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1974 a
(7-10-1907) p. 69 : "Il /L’homme aux rats/ s'est dit qu’un reproche ne peut surgir qu’en raison de la transgression des lois morales personnelles les plus intimes, et non celles des lois morales extérieures. (je confirme : celui qui viole celles ci ne se voit il pas souvent comme un héros ?)."
1910 a
(sept. 1909),
(1) p. 42, (2) p.80 , (3) p. 34: « 1’angoisse est une des réactions
de récusation du moi contre des souhaits
refoulés devenus forts... »
1912,1913
- (1) p. 43, (2) p. 108 : "Peut-être pressentons nous (…) que les interdictions
des mœurs et de la morale auxquelles
nous mêmes obéissons pourraient
être apparentées dans leur essence à ce tabou primitif et que l'élucidation du tabou
pourrait jeter une lumière
sur l'obscure origine de notre propre « impératif catégorique »."
(1) p. 108, (2) p. 176 : "... la conscience de la faute a une grande affinité avec l'angoisse ; on peut sans hésiter la décrire comme une « angoisse de la conscience ». " ......................................- (1) p. 215, (2) p. 293 : Freud parle de l'obéissance « rétrospective » des fils à l’interdit du père.- (1) p. 219, (2) p. 296 : "La société repose à présent sur la part prise au crime collectif, la religion sur le sentiment de culpabilité et le repentir qui s'en est suivi, la morale en partie sur les nécessités de cette société, et, pour le reste, sur les pénitences exigées parle sentiment de culpabilité."(1) p. 234, (2) p. 312 : « Dans le complexe d’Œdipe les commencements de la religion, de la morale, de la société* et de l'art se rencontrent… » (* Il s’agit de la société de droit)
1914 c
p. 98: « La formation de l'idéal serait du côté du moi la condition du refoulement.
Il apparaît que le narcissisme est déplacé sur ce nouveau moi idéal (...). Ce qu'il projette devant lui comme son idéal
est le substitut du narcissisme perdu de son enfance. »
-
p 99 : il ne faut pas confondre la formation de l'idéal du moi qui concerne
l'objet de la pulsion, et la sublimation qui concerne le but de la pulsion.
lb : La conscience morale serait l'instance qui veillerait à comparer
le moi actuel et l'idéal du moi.
p. 100 : "Ce qui avait incité le sujet à former l'idéal du moi dont la garde est remise à la conscience morale, c'était
justement l'influence critique des parents telle qu'elle se transmet par leur voix ; dans le cours des temps sont venus s'y
adjoindre les éducateurs, les professeurs et la troupe innombrable et indéfinie de toutes les autres personnes du milieu
ambiant (les autres, l'opinion publique)."
lb : "De grandes quantités d'une libido essentiellement homosexuelle
furent ainsi attirées pour former l'idéal du moi narcissique, et elles trouvent,
en le maintenant, à se dériver et à se satisfaire. »
lb : la conscience morale est une instance de censure lorsqu'au lieu d'être au service de l'idéal du moi narcissique, elle apparaît dans la maladie comme une action hostile venant de l'extérieur.
p. 101 : "Si nous pénétrons
plus avant dans la structure du moi, nous pouvons reconnaître encore le censeur
du rêve du rêve dans l'idéal du moi et dans les manifestations dynamiques
de la conscience morale."
p. 102 n. 1 : "je ne
puis ici décider si la distinction entre cette instance de censure et le reste
du moi est capable de fonder psychologiquement la séparation qu'établit la
philosophie entre conscience et conscience de soi."
p. 104: "Une part du sentiment
d'estime de soi est primaire, c'est le reste du narcissisme infantile, une
autre partie a son origine dans ce que l'expérience confirme de notre toute-puissance
(accomplissement de l'idéal du moi), une troisième partie provient de la
satisfaction de la libido d'objet."
p. 105 : « importance
de l'idéal du moi pour la cohésion sociale ; il lie la libido narcissique,
et la libido homosexuelle qui se transforme en conscience de culpabilité (angoisse
sociale). La conscience de culpabilité était originellement l'angoisse d'être
châtié par les parents, ou, plus exactement de perdre leur amour ; aux parents
est venue plus tard se substituer la foule indéterminée de nos compagnons. »
1905 d
ajout de 1915, p. 70 : "L’analyse
clinique de cas extrêmes de perversion masochiste met en évidence la collaboration
d'un grand nombre de facteurs qui exagèrent et fixent l'attitude sexuelle
originelle (complexe de castration, sentiment de culpabilité)."
1915 b
(1) p. 15, (2) p. 132 133 : «... notre
conscience morale n'est pas le juge inflexible pour lequel la font passer
les tenants de l'éthique, elle est à son origine "angoisse sociale"
et rien d'autre ».
-
(1) p. 17 – 18, (2) p. 135 : les pulsions "mauvaises",
"égoïstes", sont transformées par un facteur interne, l'érotisme,
l'amour,
et un facteur externe, l'éducation, le facteur externe pouvant devenir interne
et même en partie atavique.
1917 e
- (mai 1915), (1) p 153, (2) p. 266 : la conscience morale est une instance
critique séparée du moi par clivage. Avec la censure de la conscience et l’épreuve
de réalité elle est « ...au nombre des grandes institutions du
moi", et «...elle peut tomber malade isolément ».
(1) p. 154, (2) p. 266 267
: dans la mélancolie « ...les auto-reproches sont reproches contre un
objet d'amour, qui sont basculés de celui ci sur le moi propre."
(1) p. 159-160, (2) p. 270
: "1’auto tourment de la mélancolie, indubitablement riche en jouissance,
signifie, tout à fait comme le phénomène correspondant de la névrose de contrainte,
la satisfaction de tendances sadiques et de haine qui concernent un objet
et ont, sur cette voie, subi un retournement sur la personne propre.
Dans les deux affections, les
malades, habituellement, parviennent encore, par le détour de l’autopunition,
à exercer leur vengeance sur les objets originels et à tourmenter ceux qui
leur sont chers par l'intermédiaire de l’état de maladie, après qu'ils se
sont livrés à la maladie, afin de ne pas être obligés de leur manifester directement
leur hostilité."
(1) p. 160, (2) p. 270,271 :
«...ainsi l'investissement d'amour du mélancolique pour son objet a connu
un double destin; il a, pour une part, régressé à l'identification mais, pour
une autre part, sous l'influence du conflit d'ambivalence, il a été reporté
au stade du sadisme, qui en est plus proche."
(1) P. 161, (2) p. 271 : "...l'analyse
de la mélancolie nous enseigne que le moi ne peut se tuer que lorsqu'il peut,
de par le retour de l'investissement d'objet, se traiter lui même comme un
objet, lorsqu'il lui est loisible de diriger contre soi l'hostilité qui concerne
un objet ( ). Ainsi, dans la régression
à partir du choix d'objet narcissique, l'objet a certes été supprimé, mais
il s'est pourtant avéré plus puissant que le moi lui même. Dans les deux situations
opposées, celle
de l'état amoureux le plus
extrême et celle du suicide, le moi, bien que par des voies tout à fait distinctes
est terrassé par l’objet. »
1916 d
p. 168 : "Le travail
psychanalytique apprend que les forces de la conscience morale par lesquelles
nous devenons malades du fait du succès, comme on le devient ordinairement
du fait de la frustration, dépendent intimement, comme peut être toute notre
conscience de culpabilité, du complexe d’Œdipe, du rapport au père et à la
mère."
p. 170 : "Au terme du
travail psychanalytique, il s'avérait régulièrement que cet obscur sentiment
de culpabilité provient du complexe d'Œdipe, est une réaction aux deux grands
desseins criminels, tuer son père et avoir des rapports sexuels avec sa mère."
1916,1917
p. 405 : Freud répète ici ses
propos de 1914 c (p. 100 101 ).
1910 c
ajout de 1919, (1) p. 157, (2) p. 149 : "Cette protection évitant de tomber malade de névrose, que la religion accorde à ses croyants, s'explique aisément par le fait que celle ci les débarrasse du complexe parental auquel est attachée la conscience de culpabilité de l'individu, comme celle de l'humanité toute entière, et qu'elle liquide pour eux ce complexe, tandis que l'incroyant doit venir seul à bout de cette tâche."
1919 e
p. 234 : le sentiment de culpabilité
naissant de l'enfant est dû «...à
cette instance qui, en tant que conscience morale critique s'oppose au reste
du moi.... »
1921 c
(1) p. 173, (2) p. 47,48 :
l'idéal du moi a pour fonction la conscience
morale et un rôle décisif dans la censure des rêves.
(1) p. 179, (2) P. 52 : l'exercice
de l'examen de la réalité fait partie des fonctions de l'idéal du moi.
Freud corrige par deux fois
cette assertion dans une note de 1923
(seulement reproduite en (2) ; cf citation infra), et dans 1923b (cf supra
(1) P. 240 ou (2) p. 272). Le passage présent de 1921 c, et les termes de la rectification de 1923 b, montrent qu'idéal du moi
est synonyme de surmoi.
(1) p.198, (2) p. 67 : l'idéal
du moi se construit à partir de modèles
très divers chez un individu donné.
(1) P. 199 200, (2) P. 68
69 : " ... ce par quoi nous avons pu contribuer à l'élucidation de la
structure libidinale d'une masse se ramène à la différenciation du moi avec
l'idéal du moi et au double mode de liaison par là rendu possible identification
et installation de l'objet à la place de l'idéal du moi. L’hypothèse d'un
tel stade dans le moi, en tant que premier pas d'une analyse du moi, doit
progressivement s'avérer justifié dans les domaines les plus divers de la
psychologie. ( ... ). Pensons que le moi entre maintenant dans la relation
qui est celle d'un objet à l'égard de l'idéal du
moi développé à partir de lui,
et que, éventuellement, toutes les actions réciproques, dont nous avons pris
connaissance dans la théorie des névroses, entre objet extérieur et moi total,
viennent à se répéter à l'intérieur du moi."
(1) p. 201, (2) p. 70: "L’idéal
du moi englobe la somme de toutes les restrictions auxquelles le moi doit
se plier, et c'est pourquoi le retrait de l'idéal du moi devrait être une
fête grandiose pour le moi ( ... ). Il se produit toujours une sensation de
triomphe quand quelque chose dans le moi coïncide avec l'idéal du moi."
1923 a
(été 1922), (1) p. 72, (2)
p. 203 : " ...ordre civique, moralité, droit et religion étaient au temps
originaires de l'humanité apparus conjointement, en tant que formation réactionnelle
au complexe d’Œdipe."
1923 b
(fin 1922), (1) p. 237,(2) p. 269 : « ...le
moi est la partie du ça modifiée sous l'influence directe du monde extérieur
par l'intermédiaire du Pc Cs ( ... ). Il ( ... ) tend à installer le principe
de réalité à la place du principe de plaisir, lequel règne sans restriction
dans le ça. ( ... ). Le moi représente ce qu'on peut appeler raison et bon
sens, au contraire du ça qui contient les passions."
(Voir commentaire suivant la citation (1) p. 249, ou (2) p. 279 280, citation justifiant que j'aie signalé à la rubrique "surmoi" un texte qui apparemment ne le concerne pas)
(1) p. 240, (2) p. 27 2 : idéal du moi et sur moi
sont ici confondus. Freud (n. 2), faisant allusion à 1921 c, écrit :
« Seul le fait que j'aie attribué la fonction
de l'examen de réalité à ce sur moi apparaît erroné et nécessitant correction.".
C’est en fait au moi que revient cette fonction.
(1) p. 243, (2) p. 275 :l’idéal
du moi résulte de la plus importante identification, celle des parents.
(1) p. 246, (2) p. 277 : « Lors
de la disparition du complexe d’Œdipe, les quatre tendances qu'il comporte
s'assembleront de telle sorte qu'il en découle une identification au père
et une identification à la mère, l'identification au père conservera l’objet
mère du complexe positif et simultanément remplacera l'objet père du complexe
inversé; une chose analogue vaudra pour l'identification à la mère. Dans l'empreinte
plus ou moins forte des deux identifications se reflétera l’inégalité des
deux prédispositions sexuées.
On peut donc admettre, comme résultat le plus général de la phase sexuelle
dominée par le complexe d’Œdipe, un précipité dans le moi, lequel consiste
en l'instauration de ces deux identifications susceptibles d'être accordées
l'une à l'autre de quelque façon. Cette modification du moi garde sa position
à part, elle s'oppose au reste du moi comme idéal du moi ou sur-moi"
(1) P. 246-247, (2) P. 277-278
: "…le sur-moi n'est pas simplement un résidu des premiers choix d’objet
du ça, mais il a aussi la signification d'une formation réactionnelle énergique
contre ceux ci. Sa relation au moi ne s'épuise pas dans la sommation :
Ainsi (comme le père) tu dois être, elle englobe aussi l'interdit : Ainsi
(comme le père) (...) tu n'as pas le droit de faire tout ce qu'il fait (…).
Ce double visage de l'idéal du moi découle du fait que l'idéal
du moi a été requis pour le refoulement du complexe d’Œdipe, et même
qu'il ne doit son apparition qu'à cette révolution. Etant
donné que les parents, en particulier le père, sont reconnus comme
l'obstacle à la réalisation effective des souhaits œdipiens, le moi infantile
se renforça pour cette opération de refoulement en érigeant en lui ce même
obstacle. (... ). Le sur moi conservera le caractère du père,
et plus le complexe d’Œdipe fut fort, (...) plus par la suite, le sur moi,
comme conscience morale, voire comme sentiment de culpabilité inconscient,
dominera sévèrement sur le moi."
(1) p. 247 248, (2) p. 278
279 : la formation du surmoi résulte de deux facteurs biologiques : l'état
de dépendance infantile, et l'interruption du développement de la libido lors
de la période de latence.
(1) p. 249,(2) p. 279 280:
"Tandis que le moi est essentiellement représentant du monde extérieur,
de la réalité, le sur moi se pose face à lui comme avocat du monde intérieur,
du ça."
Après ces deux citations on
remarquera que contrairement à ce qui se lit dans presque tous les autres
textes, Freud conçoit ici le principe de plaisir comme un principe positif
et non pas négatif évitement du déplaisir , et que la recherche du plaisir
se fait sous l'injonction surmoïque, ce qui confère une autre dimension au
sur-moi : il n'est plus seulement une instance défensive et normative, mais
un pousse à la jouissance. (Voir aussi 1933 a, p. 108, où il est dit
que le sur moi plonge dans
le ça et a des relations intimes avec lui.)
(1) p. 249, (2) p. 280 : "Ce
que la biologie et les destins de l'espèce humaine ont créé et laissé dans
le ça, cela est repris par le moi au moyen de la formation d'idéal et revécu
individuellement en lui. L’idéal du moi a, par suite de l'histoire de sa formation,
la connexion la plus extensive avec l'acquis phylogénétique de l'individu,
son héritage archaïque."
(1) p. 252, (2) p. 282 : le surmoi est largement inconscient
parce qu'il est l'héritier du ça.
(1) p. 265 266, (2) p. 293 294 : le sentiment de culpabilité
normal vient de l'idéal du moi, alors que dans les cas pathologiques le surmoi
renforce ce sentiment.
(1) p. 268, (2) p. 296: " ... le surmoi se manifeste
essentiellement comme sentiment de culpabilité (ou mieux : comme critique;
le sentiment de culpabilité est la perception dans le moi correspondant à
cette critique) et ( ... ) déploie contre le moi une dureté et une sévérité
( ... ) extraordinaires,"
Ib: dans la mélancolie " ... nous trouvons que
le surmoi surfort qui a tiré à soi la conscience fait rage contre le moi avec
une violence sans ménagement, comme s’il s’était emparé de tout le sadisme
disponible dans l'individu. Selon notre conception du sadisme, nous dirions
que la composante destructrice s'est déposée dans le surmoi. Ce qui règne
dès lors dans le sur moi est pour ainsi dire une culture pure de la pulsion
de mort, et effectivement celle ci réussit bien souvent à pousser le moi dans
la mort, si le moi ne se défend pas auparavant contre son tyran par le revirement
dans la manie."
(1) p. 268 269, (2) p. 298 299 : comment le surmoi
peut se mettre au service de la pulsion de mort.
(1) p. 270, (2) p. 297-298 : "Le surmoi (…) est
apparu par une identification avec le modèle paternel. Toute identification
de ce genre a le caractère d'une désexualisation ou même d'une sublimation.
Or, il semble que lors d'une transposition, il se produit aussi une démixtion
pulsionnelle. La composante érotique n'a, après la sublimation, plus la force
de lier toute la destruction qui y est adjointe, et celle ci devient libre
comme penchant à l'agression et à la destruction. C'est de cette démixtion
que l'idéal en général tirerait ce trait dur, cruel, qu'est le "tu dois"
impérieux."
- (1) p. 271, (2) p. 298 : "...l'idéal du moi, qui est d'ailleurs en partie une formation réactionnelle contre les processus pulsionnels du ça..."
(1) p. 271 272, (2) p. 299 : le moi connaît trois dangers (monde extérieur, libido du ça, sévérité du surmoi) et
donc trois types d'angoisse.
(1) p. 273, (2) p. 300 301
: l'angoisse de mort se joue entre le moi et le surmoi : le moi se défait de sa libido narcissique (Freud renvoie
à la mélancolie).
1921 c
ajout de 1923, (2) p. 52 en note: en référence à 1921 c, (1) p. 179, (2) p. 52), Freud écrit : "Il semble toutefois
permis de douter du bien fondé d'une telle attribution...." ; c'est en
fait au moi que revient cette fonction.
1924 b
(fin 1923),(1) p. 283, (2)
p. 3 : « ...en ce qui concerne la provenance et le rôle du
sur moi, il reste une part suffisante d'obscur et de non liquidé."
(1) p. 285, (2) p. 5 6 : l'étiologie
commune aux psychonévroses ou aux psychoses reste toujours la frustration
de désirs infantiles phylogénétiquement enracinés. Cette frustration vient
du dehors, et si elle vient du surmoi, c'est que celui ci a pris en charge
les exigences de la réalité. Le surmoi, dont le rôle devrait être pris en
compte dans toute maladie, réalise l'idéal du moi en réconciliant les différentes
allégeances auxquelles est soumis le moi.
(1) p. 285 286, (2) p. 6 :
«...il doit y avoir des affections qui ont pour fondement un conflit entre
moi et surmoi. (...).... la mélancolie est un spécimen de ce groupe... »
(que Freud appelle psychonévroses narcissique).
1924 c
(1) p. 289, (2) p. 13 : il y a un masochisme moral basé sur un sentiment de culpabilité, mais il a un fondement biologique et constitutionnel.
-(1) p. 294 295, (2) p. 19
20: "Nous avons attribué au sur moi la fonction de la conscience morale
et dans la conscience de culpabilité, reconnu l'expression d'une tension entre
moi et sur moi. Le moi réagit avec des sentiments d'angoisse (angoisse de
conscience) à la perception qu'il est resté en arrière des exigences posées
par son idéal, le surmoi. (... ).
Ayant dit que le moi trouve sa fonction à unifier entre elles les revendications des trois instances qu'il sert, à les réconcilier, nous pouvons ajouter qu'il a aussi en cela dans le sur moi son modèle auquel il peut aspirer. Ce sur moi est en effet le représentant du ça tout autant que du monde extérieur. Il est né du fait que les premiers objets des motions libidinales du ça, le couple parental, furent introjectés dans le moi, à l'occasion de quoi la relation à eux fut désexualisée et connut une déviation à l'écart des buts sexuels directs. C’est seulement de cette façon que le surmontement du complexe d’Œdipe fut rendu possible. ( ...). Le sur moi, la conscience morale à l’œuvre en lui, peut devenir alors dur, cruel, impitoyable envers le moi dont il a la garde. ( ...).
Mais les mêmes personnes qui
continuent d’agir dans le Sur-Moi comme instance de conscience morale, ( ...)
appartiennent cependant aussi au monde extérieur réel. C'est de celui ci qu'elles
/les motions libidinales du ça/ ont été tirées ; leur puissance (...) était l'une des manifestations les plus tangibles de la réalité. Grâce
à cette coïncidence, le surmoi, ce substitut du complexe d’Œdipe, devient
aussi le représentant du monde extérieur réel et ainsi le modèle pour les
aspirations du moi.
Le complexe d’Œdipe (...) se
révèle ainsi être la source de notre moralité individuelle (la morale)."
- (1) p. 296, (2) p.21: "Par
le masochisme moral, la morale est de nouveau sexualisée, le complexe d’Œdipe
est revivifié... »
- (1) p. 297, (2) p. 22 : la répression culturelle des pulsions engendre
un retour du sadisme vers le sujet sous forme de masochisme secondaire, et/ou
de sadisme du sur-moi.
1925 j
(1) p. 131 (2) p. 200-201 :
le complexe d’Œdipe ne disparaît pas d'un coup chez la fillette, à l'inverse
de ce qui se passe normalement chez le garçon, c'est pourquoi elle sublime
moins ses investissements libidinaux, et c'est la raison de la moindre force
de son sur-moi.
1926 d
(déc. 1925), (1) p. 7, (2)
p. 209, (3) p. 7 : "Le refoulement procède du moi qui, éventuellement
par mandat du sur moi, ne veut pas prendre part à un investissement pulsionnel
incité dans le ça."
(1) p. 36, (2) p. 233, (3) p. 31 : le surmoi tire son origine du ça.
(1) p. 52 et 64, (2) p. 245
et 255, (3) P. 43 et 53 : l'angoisse sociale
surmoïque vont de l’angoisse de castration par le père, et signifie la peur
d'être exclu de la horde.
1926 f
(1925 ?), (1) p. 156 (2) p. 292 : le surmoi «... procédant du "ça",
domine le moi et représente les inhibitions pulsionnelles caractéristiques
de l'être humain."
(1) p. 158, (2) P. 294 : "Lors du surmontement du complexe
d’Œdipe apparaît aussi, dominant le moi, l'instance morale
du sur moi ."
1928 b
(1927) p. 169 : «...l'identification
avec le père, finalement se taille une place permanente dans le moi: elle
est reçue dans le moi, mais elle s'y installe comme une instance particulière s'opposant
à l'autre contenu du moi. Nous lui
donnons
alors le nom de Surmoi."
p. 170 : "Si le père
était dur, violent, cruel, alors le Surmoi recueille de lui ces attributs
et, dans sa relation avec le moi, la passivité, qui précisément devait être
refoulé, s'établit de nouveau. Le Surmoi est devenu sadique, le moi devient
masochique, c'est à-dire,
au fond, féminin passif."
1930 a
p. 80 : l’agression est « introjectée »,
intériorisée, mais aussi, à vrai dire, renvoyée au point même d'où elle était
partie : en d'autres termes, retournée contre le propre Moi. Là, elle sera
reprise par une partie de ce Moi, laquelle,
en tant que "Surmoi", se mettra en opposition avec l'autre partie. ( ......). La tension née
entre le Surmoi sévère et le Moi qu'il s'est soumis, nous l'appelons « sentiment »
conscient de culpabilité"; et elle se manifeste sous forme de "besoin
de punition"."
p. 84 : l'angoisse devant
le surmoi pousse le sujet à se punir.
- p. 88 n. 2 : "... la sévérité de la conscience provient de l'action
conjuguée de deux influences vitales
: en premier lieu
de la privation de satisfactions
instinctuelles, laquelle déchaîne l'agressivité ; et en second lieu de l'expérience
de l'amour, laquelle fait retourner cette agression à l'intérieur et la transfère
au surmoi."
p. 91 : amour et agressivité
participe à la naissance de la conscience
morale. La réalité du meurtre du père est secondaire ; ce qui compte,
c'est l'ambivalence affective à l'égard du père.
Ib : "Comme la civilisation
obéit à une poussée érotique interne visant à unir les hommes en une masse maintenue par des liens serrés,
elle ne peut y parvenir que par un seul moyen, en renforçant toujours davantage
le sentiment de culpabilité. Ce qui commença par le père s'achève par la masse."
- p94-95 : "...le sentiment
de culpabilité n'est au fond qu'une variante topique de l'angoisse, et que
dans ses phases ultérieures il est
absolument identique à l'angoisse devant
le Surmoi."
- p. 96 : on ne peut parler de conscience morale avant le Surmoi ; par contre le sentiment de culpabilité préexiste au surmoi.
p. 104: " "Aime
ton prochain comme toi même" est à la fois la mesure de défense la plus
forte contre l'agressivité et l'exemple le meilleur des procédés antipsychologiques
du Surmoi collectif. Ce commandement est inapplicable."
1933 a
(1932) p. 84 : le surmoi est
une instance du moi.
p. 87 : "Le surmoi (...)
n'est cependant pas seulement le successeur de droit mais réellement l'héritier
naturel légitime de cette dernière /l’instance parentale/. »
p. 88 : "... le Surmoi
peut acquérir le même caractère de dureté inexorable alors que l'éducation
a été douce et bienveillante..."
p. 89 90 : le surmoi est l'héritier du complexe d’Œdipe ; si celui ci n'est pas surmonté le surmoi s'étiole.
p. 90 : "Au cours du
développement, le surmoi adopte aussi les influences des personnes qui ont
pis la place des parents, donc des éducateurs, des maîtres, des modèles idéaux.
Il s'éloigne normalement de plus en plus des individus parentaux originaires,
il devient pour ainsi dire, plus impersonnel. (...). A l'époque où le complexe
d’Œdipe cède la place au surmoi, ils sont quelque chose de tout à fait grandiose,
par la suite ils perdent énormément (de leur prestige).
Des identifications s'établissent
aussi avec les parents tels qu’ils apparaissent postérieurement ; elles fournissent
régulièrement des contributions importantes à la formation du caractère mais
elles ne concernent alors que le moi, elles n'influencent plus le Surmoi
qui a été déterminé par les imagines parentales les plus anciennes"
p. 91 : le surmoi remplit
une fonction importante : il est "le porteur de l'idéal du moi",
dont le moi "s'efforce de satisfaire la revendication" qui est "le
précipité de l’ancienne représentation parentale"
p. 93 : "Nous lui avons
attribué /au surmoi/ l'auto observation, la conscience et la fonction de l'idéal."
Ib : " ... le surmoi
de l'enfant ne s'édifie pas, en fait, d'après le modèle des parents mais d'après le surmoi parental."
p. 96 : "Depuis
que nous supposons une instance particulière dans le moi : le surmoi,
qui représente les exigences restrictives et rejetantes, nous pouvons dire
que le refoulement est l’œuvre de ce Surmoi, qu'il l'accomplit soit lui même,
soit, sur son ordre, le moi qui lui obéit."
- p. 107 : le moi a pour
maîtres, le monde extérieur, le ça et le Surmoi.
- p. 108 : « …le
Surmoi plonge dans le ça."
- p. 147 : le besoin inconscient
de punition correspond «...à une part d’agression qui a été intériorisée et
reprise par le surmoi."
p. 147 148 : pourquoi la dureté
du surmoi ne correspond pas nécessairement à une éducation sévère.
- p. 173 : le complexe d’Œdipe féminin dure plus longtemps ; le Surmoi féminin est plus faible que celui de l'homme, et "...ne peut atteindre la force et l'indépendance qui lui confèrent son importance culturelle... »
1966 b
(1930 1938) p. 80 81 : "Ce
père de l'enfance, tout puissant, omniscient, parfait, lorsqu'il est incorporé
à l'enfant devient une force psychique interne que nous appelons (...) idéal
du moi ou surmoi. Le surmoi se manifeste, pendant la vie ultérieure de l'enfant,
par ses ordres et ses défenses. Son rôle négatif de défense est connu de tous sous le nom de conscience. ( ...). Il s'exprime par toutes
les aspirations conscientes et inconscientes de l'individu."
p. 81 : "... le surmoi
(... ) admoneste, critique, refoule et s'efforce de détacher et de détourner
de leurs objectifs tous les désirs de la libido qui ne répondent pas à ses
idéaux."
p. 111 un surmoi surpuissant entraîne névrose et même psychose.
p. 359 :"La résolution qui vient du surmoi est souvent aussi
impuissante que celle de l'ivrogne invétéré
de renoncer à la boisson . »
1940
a
(1938) p. 6 : "...en dépit de leur différence foncière, le
ça et le surmoi ont un point commun, tous deux, en effet, représentant le rôle
du passé, le ça, celui de l’hérédité, le surmoi, celui de la tradition, tandis
que le moi, lui, est surtout déterminé par ce qu'il a lui- même vécu, c'est à dire par l'accidentel et l'actuel.
Ce schéma général d'un appareil psychique est valable aussi pour les animaux supérieurs (... ). Il convient
d'admettre l'existence d'un surmoi partout où, comme chez l'homme, l'être
a dû subir, dans son enfance, une assez longue dépendance."
p. 7 : sa tâche essentielle
consiste à refréner les satisfactions.
p. 10 : "La pulsion de
destruction, qui est pulsion d'agression lorsqu’elle est tournée vers l'extérieur,
peut se retourner contre le moi, à cause du surmoi, sous un mode autodestructeur."
- p. 83 : la sévérité du surmoi
est souvent plus grande que celle des parents, car il prend en compte les
intentions.