31/05/2004 - La chimie se met à l'art. Des scientifiques ont créé une version moléculaire du noeud borroméen, trois anneaux qui s'entrecroisent, à l'échelle nanométrique. Cette structure est très présente dans l'art viking et l'architecture de la Renaissance. L'équipe dirigée par Fraser Stoddart, de l'Université de Californie, à Los Angeles, a publié ses résultat dans le dernier numéro de la revue Science.
Le problème des chimistes était de fermer les trois boucles en
même temps, condition nécessaire pour que la structure soit réussie.
Ils ont d'abord créé 12 chaînes moléculaires de carbone,
d'hydrogène, d'azote et d'oxygène, chacune destinée à
représenter un quart d'anneau. Ils ont ensuite dissous un peu de zinc
dans la solution et l'ont chauffée. Les ions métalliques chargés
électriquement ont servi d'appâts autour desquels les chaînes
se sont organisées.
La structure finale à 3 dimensions est composée de six ions de zinc et des douze chaînes combinés dans le plus petit noeud borroméen du monde : il atteint 2,5 nanomètre de large.
Isabelle Cuchet (dans CyberSciences)
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Anneaux moléculaires
réalisés par Kelly Chichak (Université de Californie).
Chaque anneau comporte quatre parties reliées par des ions Zn
(d'après "Pour la Science" 321, 27, Juillet 2004)
Les jonctions tricellulaires (tTJ) font intervenir une protéine
particulière, la tricellulin. Il est imaginable que, la conformation
de ces tTJ comporte un dispositif comportant l’intime liaison de trois
chaînes, comme poourrait le permettre leur éventuel entrelacement
en forme de nœud borroméen (qui n’a pour l’instant pas
été observé).
MAJ 25 Janvier 2010