Résumé par Bruno de Guibert.
Général dont le nom est
gravé sous l’arc de triomphe, Charles de Frégeville, aïeul côté Pommery, a eu
la vie passionnante que peuvent laisser supposer ses dates : 1762-1841.
Originaire du Tarn, il
évoque dans ses mémoires, son protestantisme familial, son éducation patriarcale
au château de Grandval (aujourd’hui détruit) et son entrée dans l’armée, au
régiment de Condé à Fougères à 12 ans du fait du décès prématuré de son frère.
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Une carrière militaire
classique s’ouvre à lui ( clin d’œil, il participe en Bretagne aux grandes
manœuvres destinées à tester les théories de l’auteur de l’essai général de
tactique, le général de Guibert) que la révolution va bouleverser. Un voyage en
Angleterre lui fera rencontrer des hommes qui l’ouvriront aux idées nouvelles
que parachèvera un long voyage en 1791 dans les pays du nord, accompagnant une
idylle romantique avec la célèbre Madame de Krüdener.
Il quittera cette
dernière à regrets pour revenir, à contre courant, tenir sa place dans son
régiment et passer, entre janvier et septembre 1792, à 30 ans, du grade de
lieutenant à celui de colonel (nommé par la Fayette qu’il admire) du premier
régiment de Hussard avec lequel il participera à la bataille de Valmy le
20 septembre 1792!
Cette dernière est en
fait bien plus une échange de canonnades, suivie d’un cache cache dans le
brouillard sur lequel la vérité historique du rôle de Dumouriez reste à faire.
A la tête du 2ème
régiment de hussards, de « Chamborand », il s’illustre à la bataille
de Jemappes (le « plus beau jour de ma vie ») et dans nombre de
combats avant que de devenir suspect et de comparaître devant le comité de
salut public en 1793 après la fuite de Dumouriez.
Et il semble bien qu’il
ait bien été choisi par ce dernier pour un plan visant à délivrer (page 248) le
dauphin du temple et confier la régence au duc de Chartres (futur
Louis-Philippe). Malgré un début d’exécution, il pourra se disculper faute de
preuves…
A 31 ans il est
finalement nommé Général et affecté dans les Pyrénées et passera deux ans de
captivité en Espagne.
Le tome 2 présentera son
second mariage, à 36 ans, et la période napoléonienne. Nommé député de l’Hérault
au conseil des cinq-Cents en 1799, il participe au Coup d’Etat du 18 Brumaire
(faisant le lien entre Lucien Bonaparte et Napoléon) et l’année suivante fait
partie de l’armée d’Italie, général de Division. En 1807, il refuse de déposer
le pape à Rome et tombe dans la disgrâce de l’empereur et partage son existence
entre ses terres et une vie mondaine à Paris, ce qui lui permet un retour
en grâce auprès des Bourbons à la Restauration puis de Louis Philippe.
Note 2 :
Biographie
de Madame Barbara Julie de Krüdener (1764-1824) |
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Née à Riga le 21 novembre 1764, fille du baron Otto Hermann de Vietinghoff (1722-1792) et de la comtesse Anna Ulrike de Münnich (1741-1811). Après une jeunesse agrémentée de divers voyages, elle devient, en 1782, la troisième épouse du baron Alexis Constantin de Krüdener (1744-1802), ambassadeur de Russie. Elle suit son époux à Mitau (1782-1784), puis à Venise (1784-1786) et Copenhague (1787). Elle le quittera en 1789, après avoir mis au monde ses deux enfants légitimes: Paul, né à Mitau en 1784 et Juliette, née à Copenhague trois années plus tard. De 1787 à 1801, Julie de Krüdener fréquente l'Europe et suscite chez plusieurs hommes des passions bien autrement romantiques que les mystiques emportements qui feront d'elle la célèbre Madame de Krüdener : Alexandre Stakhiev, attaché d'ambassade à Venise et à Copenhague s'éprend follement d'elle , tandis qu'à Montpellier, elle passe d'une amitié amoureuse avec Hadrien de Lezay-Marnésia à une véritable relation avec le comte Charles de Frégeville . Installée à Leipzig en 1794, sa liaison avec Hippolyte Claude Terray de Rosières, aristocrate exilé désireux de recouvrer son statut d'élite dans la France post-révolutionnaire, la conduit à avoir un troisième enfant, illégitime cependant : né Philippe Roschak, il prendra le nom de Hauger et sera élevé par Madame d'Armand à Genève. Après sa présentation à la cour en 1800 à Berlin, Madame de Krüdener rend visite à Madame de Staël à Coppet en 1801 ; l'année suivante, elle publie ses " Pensées et Maximes " au Mercure de France, préfacées par Chateaubriand. Puis c'est le succès européen de son roman " Valérie ", en 1803. Liée à Bernardin de Saint-Pierre, Benjamin Constant, Chateaubriand et Madame de Staël, Madame de Krüdener est à son tour menacée par Napoléon. De retour à Riga, elle se convertit à la foi des frères Moraves (1804), et commence à s'engager pour diverses causes. Elle développe son réseau de relations au gré de ses pérégrinations : Achim von Arnim, Schenckendorf, Jean Paul Richter, Zacharias Rerner, Arndt, Pestalozzi. Son séjour en Suisse (octobre 1815-octobre 1817) est précédé de son grand-œuvre : la signature de la Sainte-Alliance (26 septembre 1815). Malgré la proximité qu'elle entretient avec Alexandre Ier, elle soutiendra la cause grecque durant la guerre de Crimée, se fera exiler par le tsar sur ses terres de Kosse, et lancera ses dernières forces dans son ultime croisade : créer, accompagnée de sa fille, de son gendre et de la princesse Galitzin, une institution chrétienne à Karazov-Bazar en Crimée. Elle y meurt peu après son arrivée, le 25 décembre 1824. { Dernier descendant légitime de la baronne Julie de Krüdener, Francis Ley a réuni dans le fonds qui porte son nom l'ensemble des documents (sources historiques et papiers de recherche) qui lui ont servi dans ses travaux d'historien. } { à découvrir sur Internet ainsi son roman qui l’a rendu célèbre, « Valérie ». Largement autobiographique, son romantisme permet d’y retrouver sans doute des sentiments qu’elle a connu lors de son voyage avec Charles de Fregeville }. |
Note 3 : Portrait
de Charles de Frégeville et de Madame de Krüdener, qui a écrit le roman .
Note 4 : Porte
d’une maison offrant de chambres d’hôtes à Grandval.
Note 5°: Illustrations
de Hussards.
Notes 6°: Propriété
acquise par Charles ? Copie de la carte du Grandval ?
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Copyright Bruno de Guibert et Bernard Auriol
20 Janvier 2003